Une merveilleuse bâtisse aux jardins soignés, de vastes enclos entretenus, et un humble panneau ‘‘volaille’’ : tel se présente l’élevage implanté au Domaine de la Touche. A seulement 28 ans, mais déjà bardé d’heures de travail jamais comptabilisées, Pierre Mallet détaille d’une voix claire l’aventure professionnelle qu’il a choisie de vivre.
« A 8 ans, j’accompagnais mon père dans les champs pour l’aider ; j’aimais ça être à l’extérieur ! Je savais déjà que je serai agriculteur, pour ne pas quitter ces terres, et travailler avec les animaux. Seul problème : les vaches élevées par mon paternel n’ayant aucune tendresse pour moi, ça ne s’annonçait pas simple ! ».
L’héritage ne fait pas tout
Hérité du grand-père qui s’y est installé en 1954, le Domaine de la Touche a vu passer des vaches et des cochons jusqu’en 1980, puis uniquement des charolaises que le père de Pierre triait sur le volet en développant la génétique sur le troupeau.
Des trois enfants du couple Mallet, seul le plus jeune aspire à poursuivre l’activité familiale. Ainsi, Pierre entre au Lycée agricole de Saint-Genis-de-Saintonge pour y étudier les bovins. Il en ressort avec un béguin indescriptible pour la volaille et se spécialise en vue d’installer sur l’exploitation poulets et pintades. Une décision qui l’engage profondément car « la pression est constante de ne pas gâcher tout ce que la famille a construit et transmis ».
Risquer le plaisir
Les contraintes journalières avec les animaux, il les connait ; l’investissement financier pour installer au mieux les volatiles l’oblige à réussir ; le stress inhérent aux jours d’abattage, il devra le gérer. Mais le plaisir chaque matin de se faire gentiment picorer les pieds en ouvrant grand la porte aux bêtes à plumes est pour lui incomparable, tout comme ce sentiment de liberté à vivre dans la nature.
Au 1er janvier 2013, Pierre Mallet lance son élevage. Il espère le voir évoluer en passant des actuelles 1250 têtes à l’année, à 2000 poulets, pintades, canards et chapons.
Repas confectionné maison
Les volailles installées par bande de 150 sur des espaces herbeux et ombrés qui pourraient en contenir 300, sont largement nourries des cultures de l’exploitation. Les 45 hectares de prairies et 80 hectares de céréales offrent l’essentiel, le surplus est vendu. Seul le maïs concassé et le concentré minéral proviennent de l’extérieur de la ferme.
Ombre et lumière
Leur joli plumage camoufle un caractère agressif, et en trop grand nombre, les pintades ont vite fait d’empêcher les poulets de profiter pleinement à l’ombre des arbres. Préserver l’équilibre entre les espèces réparties entre les six bâtiments, assurer pour chaque volaille un développement serein et optimal demande une attention au quotidien.
Jour de fierté et jour de fête
Lorsque les jeudis et vendredis après-midi, Pierre Mallet présente à ses clients des poulets de 2 à plus de 3 kilos, la satisfaction est grande de répondre aux attentes de consommateurs soucieux de volailles matures et charnues, abattues après 91 jours minimum et jusqu’à 18 ou 20 semaines d’élevage.
La période de Noël lui offre une émotion supplémentaire : en plus de répondre aux questions posées sur son métier et ses centaines de protégés, il partage avec les visiteurs recettes culinaires et ambiance de fête.