Rares sont les endroits cultivés par l’homme où la nature reste reine. C’est pourtant dans le respect absolu du vivant que Pierre Dominique cultive ses légumes. Au fil des jours et des nuits d’un labeur attentif, ses terres se couvrent d’aliments goûteux, sans pour autant éconduire la faune et la flore sauvage.
La terre qui ressource
Enfant, il voulait apprendre à travailler la terre, mais ses parents en ont décidé autrement, estimant qu’il était trop dur d’ainsi gagner sa vie.
Pendant trente-deux années, Pierre Dominique est donc soudeur métallier. Un métier assumé sans rechigner, mais dont il se détourne sans regrets lorsqu’il hérite de la ferme de son grand-père et des terres alentours.
Lorsqu’il débute le maraîchage en 2010, il découvre à ses dépens la toxicité des pesticides. Dès lors, il laisse de côté les produits chimiques, même lorsqu’il étend sa production jusqu’aux sept hectares actuels, consentant seulement à utiliser – avec grande modération – certains engrais.
Il désherbe tout à la main, se trouve revigoré par cette façon de cultiver, et travaille jour et nuit sans ressentir de fatigue. Sa relation à la terre devient fusionnelle : il la respecte plus que tout.
« Je ne tue rien, même pas un mulot ou un escargot. Les renards et hérissons s’en chargent. La nature se gère toute seule, pour peu qu’on laisse vivre tout le monde ».
Chez Pierre, les vers de terre pourraient se ramasser à la pelle, et les hérissons se compter par dizaine ! Le parc qui mêle fruitiers et arbustes accueille des ruches et nourrit les chevreuils. La fouine et le renard sont là, quelque part au milieu du roncier qu’il laisse grandir pour leur donner un abri. Même l’herbe à (presque) tous les droits : sa diversité convient aux insectes et elle fait un bon engrais azoté lorsqu’il la broie avant de l’enfouir sous terre.
S’enraciner
Maitre mot concernant les légumes : le goût ! Le maraîcher sait qu’obtenir un maximum de saveurs passe par une pousse respectueuse de la plante, quitte à moins produire et à obtenir des fruits aux formes imparfaites.
Ne pas forcer la croissance et limiter drastiquement l’arrosage permet le meilleur des enracinements et éloigne les maladies. La plante puise en profondeur ce qu’il lui faut et donne des fruits qui seront ramassés à maturité, lui assurant au passage une bien meilleure conservation.
La vie des marchés
A l’opposé de sa vie silencieuse entre labeur et contemplation, Pierre Dominique vend sur les marchés. Quatre matinées où, au côté de son employée, il présente le meilleur de ce qu’il produit. Les mardis, jeudis, samedis à Marennes, et le dimanche à Saint-Agnant.
Les sept hectares de plein champ fournissent également les étals de trois ou quatre épiceries locales, ce qui ne l’empêche pas de proposer de la vente à la ferme. Ainsi, vous accueille-t-il de préférence le lundi, mercredi ou vendredi de 17h30 à 19h30.
Au fond de l’impasse Rouillasse, vous découvrirez plus que des légumes incroyablement savoureux, vous ressentirez la beauté d’une symbiose entre un homme et la terre.