Charlotte, Amandine, Annabelle, Agata, Chérie… Il les connaît toutes et les appelle par leur petit nom. Lui, c’est un peu leur papa.
Benoît Jamin
Benoît JAMIN est producteur de pommes de terre, aux Essards. Dans l’écrin d’une ferme du XIXème restaurée, le Domaine du Pinier, Benoît a repris le métier de son père et avant lui de son grand-père. Laissant de côté le maraîchage et l’élevage, la ferme s’est spécialisée depuis les années 90 dans la tubercule américaine. Lorsque Benoît a repris l’exploitation familiale en 1998, il a souhaité développer ce produit qui est devenu, depuis le XVIème siècle, une des bases de notre alimentation en Europe.
Un légume si commun…à redécouvrir !
Benoît connaît son sujet sur le bout des doigts : « Il existe 3500 variétés de pommes de terre. Chaire tendre, chaire ferme, rosée… ». C’est avec enthousiasme et bonne humeur qu’il partage ses connaissances sur ce légume si commun et pourtant si mal connu du grand public. « Ce légume est souvent considéré comme rustique, commun et un peu mal traité sur les étalages, par rapport à d’autres produits plus colorés ou réputés plus fragiles », nous confie-t-il à regret.
Solanum tuberosum, ou tout simplement « patate », cette plante originaire d’Amérique du sud, a débarqué chez nous avec les bateaux espagnols au XVIème siècle. Sa culture s’est ensuite répandue dans toute l’Europe. Longtemps considéré comme un aliment grossier, la pomme de terre a su pourtant gagner ses lettres de noblesse dans nos assiettes.
Mais son image rustique et sa mauvaise réputation de féculent accusé de faire grossir, résiste encore de nos jours. Pourtant, elle est composée à 77% d’eau. Riche en vitamine C, protéines et fibres, elle est également riche en potassium, magnésium et en fer, si on la consomme avec la peau. Comme le dit très justement Benoît, avec sa bonne humeur naturelle : « Ce qui fait grossir, c’est surtout la quantité de crème et de beurre que l’on rajoute ! »
Nouvelle génération
Comme beaucoup de producteurs aujourd’hui, ce jeune maraîcher de 37 ans mène une réflexion réelle sur sa manière de produire, mais aussi sur la destination de sa production. Moins de traitements, grâce à la rotation des cultures ; jamais d’insecticides et pas de produit anti germinatif. Quand il le peut, Benoît prône auprès de ses clients la vente de pommes de terre non lavées : « Le fait de laver la pomme de terre enlève sa protection naturelle. Et c’est pour cela qu’elle a tendance à verdir. »
Benoît fait partie de cette nouvelle génération d’agriculteurs qui souhaite ouvrir les portes de sa ferme au public.
Il voudrait effacer cette image persistante du paysan en retrait dans ses champs et perché en haut de son tracteur. Rien ne lui fait plus plaisir que d’accueillir ses clients sur l’exploitation, leur parler de son travail et de ce légume si attachant. Il ne demande qu’à diffuser son savoir auprès des jeunes des écoles, notamment. Alors n’hésitez pas à vous rendre à la Ferme du Pinier où Benoît développe peu à peu la vente directe. Il est toujours ravi d’avoir de la visite !