Dans la famille Massé, il y a Henri et Raymonde, les grands-parents. Il y a Michel le père, Anne-Marie la mère, Sylvie, Thierry et Fabrice, leurs enfants qui eux-mêmes ont des enfants. « Nous sommes une tribu », affirment en chœur les Massé. Pourtant, les débuts de cette histoire sur quatre générations sont modestes et difficiles.

La bonne opportunité des vignes

Les grands-parents, Henri et Raymonde, prêtent leurs bras comme domestiques dans les fermes environnantes de Thézac et Meursac. Plus tard, ils auront quelques terres à céréales, des vignes, quelques vaches laitières.
Michel perd son père jeune, continue la ferme avec sa mère tout en travaillant   comme ouvrier agricole chez un voisin. « J’ai fait un peu tous les métiers tout en étant sur ma ferme, assure-t-il. J’ai même été secrétaire de la caisse locale des assurances agricoles. Cette dernière m’a donné une formation pour devenir agent d’assurances ».
Pourtant, les premiers résultats de ce retour à la terre, furent peu probants. « Quand vous pensez que la récolte de blé de mon père valait moins cher que mon vélo de 30 000 francs de l’époque ! ».
Cependant, obstiné, il devient métayer, se spécialise dans l’élevage, mais c’est un échec. « C’était difficile de s’installer, j’ai végété pendant des années», souffle-t-il.
Puis, un début d’embellie arrive avec, en 1970, la libération des droits de plantation des vignes. Il sera donc viticulteur et céréalier. Il passe de 1 à 20 hectares ; en 1970, il achète son alambic. Avec son épouse Anne-Marie, il prospecte dans toute la France, vend le produit de son travail dans les grandes foires, aux comités d’entreprise.

Le restaurant du bord de route

En 1980, fatigué de toutes ces allées et venues, il se pose pour monter une affaire tout en continuant d’être à la ferme
« J’ai toujours souhaité vendre en bord de route. Au Camp de César, à Saint-Romain-de-Benet, sur la route qui mène à Royan, j’installe un restaurant-dancing, développe la vente directe de produits régionaux et de mon cognac. Au début, je ne souhaitais qu’un stand tout simple mais ce qui fait notre force à nous les Massé c’est que nous travaillons en famille. Je suis fils unique et j’ai toujours envié le travail d’équipe ».
Ses trois enfants ont toujours été élevés dans l’esprit que l’entreprise leur appartenait.

Le retour aux vignes

L’expérience du restaurant a aussi ses inconvénients. La vie de famille est réduite à néant.  Après vingt années de travail acharné, formidable mais pénible expérience, les Massé redeviennent en 2001 céréaliers et viticulteurs à 100 %.
L’exploitation compte 48 hectares de vignes et 200 hectares de céréales. Nous sommes dans une zone de Bons Bois et les cépages variés (Ugni-Blanc, Colombard, Merlot, Cabernet, Sémillon, Sauvignon, Arilobat, Chardonnay) donnent du cognac, des pineaux blanc et rosé et un vieux pineau, des vins de table, des vins de pays dont un rouge vieilli en fûts de chêne, des cocktails aromatisés et une cuvée prestige  élaborée à la ferme, en méthode traditionnelle et naturelle.
Au domaine de la Mothe, on a appris à aimer le travail bien fait dans un esprit et des valeurs familiales qui font des Massé, une tribu à la saga qui n’est pas prête de s’éteindre.
Michel, à l’imagination toujours en action, aimerait bien se lancer dans un projet de visites de la ferme (distillerie, chais…) et de camping et gîtes : histoire de rencontrer encore plus de monde et partager son plaisir de travailler en famille.